Une marche pour le Tibet (Kora) aura lieu du 7 au 24 août 2008, pendant les JO de Pékin, autour du Mont Blanc, via la France, la Suisse et l’Italie. De nombreuses mairies ont accepté que le drapeau du Tibet soit déployé aux côtés de ceux de la France et de l’Europe.

Plus proche de nous, et afin de témoigner notre attachement au respect des Droits de l’Homme dans le monde et parce que l’on se sent concerné par la cause du peuple tibétain, la ville de Saint-Égrève a donné son accord pour qu’un mandala se construise dans une salle de l’Hôtel de Ville. D’ailleurs, ce samedi 12 juillet, une délégation de représentants des villes jumelées à Saint-Égrève est venue admirer le mandala.

Commencé dans l’ancienne salle des mariages de la Mairie le 4 juillet 2008, le mandala avance à un bon rythme. Les grains de sable coloré emplissent chaque jour, un peu plus le tableau. En une semaine, le travail déjà réalisé est magnifique et impressionnant. Il représente le drapeau tibétain, entouré de six globes terrestres (dont les 5 continents), et des anneaux olympiques. Une fois achevé, le mandala sera entouré par 49 bougies (48 placées sur le pourtour du tableau, et une à l’emplacement du Tibet). Elles symbolisent le 49^ème anniversaire du soulèvement du peuple tibétain.

Le mandala mesure 2 mètres sur 2. Quand on sait qu’il est nécessaire de disposer de 70 heures de travail pour couvrir un mètre carré, un rapide calcul nous indique qu’il faudra entre 200 et 300 heures de travail pour le terminer. « Il sera terminé, même trop tôt ! » nous assure Hubert Dal-Molin, passionné par la réalisation des mandalas depuis une dizaine d’années puisqu’il doit être dispersé le 25 juillet. Après plus de 70 mandalas réalisés, Hubert est toujours autant émerveillé par leur beauté. Les grains de sable sont déposés sur le plateau à l’aide d’un long tube creux, appelé « chakpu ». Le long du tube, il y a des encoches que l’on frotte délicatement avec une baguette, pour faire vibrer et descendre les grains de sable. Réalisation éphémère : pour concrétiser l'impermanence des choses, il sera dispersé le 25 juillet à 18h.

En tibétain, mandala se dit "kyil-khor", ce qui veut à peu près dire centre-périphérie.Tout cercle se compose d'un centre et d'une périphérie. Alors que le pourtour est perceptible par les sens et se définit dans le temps et l'espace, le milieu, le centre reste un mystère - intemporel, sans espace, échappant à toute représentation. Dans le bouddhisme tibétain, ce milieu mystérieux représente le commencement et la fin de tout ce qui est.  Sorte de cercle sacré, il reflète la structure concentrique de l'univers  et contient la représentation des divinités bouddhiques. Il est associé à des exercices de visualisation, au cours desquels le méditant cherche à créer des images mentales de Bouddha et des bodhisattva. Le mandala conduit ainsi le fidèle sur le chemin de l'éveil. Il sert de support au méditant. Il est une représentation pure de  notre nature profonde. 

En Inde, il porte le nom de Yantras, en général formé de triangles, de carrés et de cercles imbriqués. Le labyrinthe symbolise, dans un espace restreint,  le long et difficile chemin de l'initiation. Il représente le voyage psychique et spirituel  que l'homme doit accomplir à l'intérieur de lui-même.  « Réaliser un mandala, dit Hubert Dal-Molin, demande concentration, patience et minutie à la fois. Et contrairement à ce que l’on peut penser, réaliser un mandala, procure une grande détente. Il permet de s’apaiser, de combattre le stress, de méditer et permet de donner libre cours à sa colère, sa peine ou sa joie. L'univers est un mandala au même titre que l’œil, la rose, le cristal de neige, la croix sous ses formes diverses, le cerveau, la coquille d'escargot et même une plaque d'égout, enfin n'oublions pas que notre corps comme la roue du zodiaque est un mandala parfait. Tout tourne autour de ce centre, car le mandala est la roue de la vie, image de l'univers naissant à tout instant du centre unique. Mais allez faire une promenade dans la nature ou dans votre quartier. Cherchez et dénombrez tous les mandalas qui vous entourent ! Peut-être votre vision du monde changera-t-elle...!

L’actuel drapeau du Tibet a été dessiné par le XIIIème Dalaï Lama, en 1912, à partir des drapeaux des différents régiments militaires tibétains.

1 – Le triangle blanc au centre représente la montagne enneigée et symbolise le Tibet connu sous le nom de Pays de Neige.

2 – Les six rayons rouges symbolisent les six tribunes originelles du Tibet : Sé, Mar, Dong, Tang, Drou et Ré.

3 – L'alternance de la couleur rouge des six peuplades et de la couleur bleu du ciel signifie la détermination des deux déités protectrice du Tibet, Nechung et Palden Lhamo, à défendre les traditions du pays.

4 – Les rais de lumière émanant du soleil levant expriment le rayonnement de la liberté, le bonheur spirituel et séculaire pour le peuple tibétain.

5 – La posture vaillante des deux lions des neiges symbolise la victoire complète de la politique spirituelle du Tibet.

6 – Les trois joyaux flamboyants tenu au ont parlé de Lyon symbolise la révérence du peuple tibétain envers les trois sources de refuge spirituel, soit Bouddha, sa lois et la communauté monastique.

7 – le motif circulaire à deux couleurs, tenus par les lions, symbolise l'adhésion volontaire aux dix vertus divines et aux seize codes de la morale humaine.

8 – Le contour jaune symbolise l'épanouissement perpétuel du Bouddhisme dans toutes les directions.

Depuis l’invasion en octobre 1950 de l’armée populaire de la Chine communiste, c’est plus d’un million deux cent mille Tibétains qui ont péri, et plus de 6.000 monastères détruits, réduisant à néant la liberté religieuse. Dépossédés de leur culture et de leur liberté d’expression, les Tibétains sont contraints d’utiliser la langue chinoise dans l’administration et l’enseignement. Les convoitises de la Chine sur le Tibet  s’expliquent entre autres par sa situation stratégique et par ses richesses naturelles exceptionnelles : entre Chine, Népal et Inde, grand comme 7 fois la France, l’immense plateau tibétain rassemble les plus hautes montagnes du monde. Les plus grands fleuves d’Asie y prennent leur source, avant d’irriguer un territoire couvrant près de la moitié de la population mondiale. Les richesses minières parmi lesquelles le lithium, le fer, ou le plomb sont des plus importantes au monde. Les réserves énergétiques en charbon, pétrole ou uranium sont inestimables.

L’avenir du Tibet repose en partie sur le soutien des populations, des associations et des institutions internationales, alertées par les interventions successives de son leader, le 14^ème Dalaï-Lama, prix Nobel de la Paix en 1989.