D’après une enquête du Parisien, le cannabis est en plein boom au collège. Ce rajeunissement des consommateurs va de pair avec celui des dealers. Les pouvoirs publics préparent des mesures pour enrayer le phénomène.

Chez les jeunes, au lycée comme au collège, le tabac est devenu ringard. Place au cannabis. Surtout au collège, où une enquête du Parisien dénombrent que 300.000 enfants, de 12 à 15 ans, ont déjà fumé un joint. A 17 ans, ils sont un million à consommer au moins 10 pétards par mois. A l’adolescence on obtient son premier argent de poche et le cannabis, à 15-20 euros la barette, est une drogue relativement pas chère.
Aujourd’hui, quand la première cigarette est allumée à 12 ans, la première consommation de cannabis se produit à 14 ans environ. Et plus la première cigarette qui fait rire est brûlée prématurément, plus le risque de dépendance est important.
C’est sur cela que Gilbert Lagrue tente d’alerter les Français dans son livre, Stop au tabac et au cannabis !, à paraître le mois prochain, chez Odile Jacob. Interrogé hier par Le Parisien, le tabacologue explique ce phénomène par la ringardisation du tabac, or ces dernières années les campagnes d’information se font principalement -voire exclusivement- sur le danger des cigarettes.

Baby dealers
Parallèlement au rajeunissement des consommateurs, les collégiens sont de plus en plus nombreux à se lancer dans le deal en amateurisme. En 2006, la police a interpellé 63 enfants de 14 ans, 158 de 15 ans, et 360 de 16 ans pour usage et trafic de cannabis.
La Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie a donc du pain sur la planche. Elle va présenter dans un mois son programme pluriannuel 2008-2012. Le ministère de l’Education nationale prépare pour la rentrée prochaine un guide à destination des enseignants pour repérer les comportements addictifs. Chaque établissement se verra doter d’un policier que le principal ou le proviseur pourra prévenir en cas de problème de deal.
Les infirmières scolaires devraient être également mobilisées et plus formées sur le sujet pour mieux appréhender le problème. Côté sanction, la loi du 5 mars 2007, prévoyant un stage de sensibilisation aux dangers du cannabis pour le consommateur pris en flagrant délit, dès 13 ans, devrait aussi entrer en vigueur en septembre.
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) jeudi 6 mars 2008.

Le « sum », comme le summum, le sommet du cannabis en quelque sorte… Par opposition au « com » (le commercial, un produit plutôt bas de gamme, moins pur, vendu environ 20€ dans la rue), le Sum est considéré comme le haut du panier du cannabis. Il peut se vendre à jusqu'à 30 € la barrette (un peu plus de 2 grammes). Les 40 kilos de « sum », saisis par la police judiciaire, sont en cours d'analyse dans un laboratoire à Bordeaux. Sur ce type de produit, les spécialistes chargés de décortiquer sa composition observent un pourcentage de THC de l'ordre de 20 %. Un taux deux fois plus élevé que sur un produit traditionnel (environ 8 %). Très peu coupé, quand d'autres produits le sont avec par exemple du henné, de la cire, ou de la terre en grande partie, ce produit se distingue par sa charge en tetrahydrocannabinol (THC), la molécule active la plus abondante dans le cannabis et aux effets psychotropes. Le « sum » est facilement reconnaissable au toucher. Peu friable, il a l'aspect de la pâte à modeler et recèle une légère odeur de poivre. Le produit arrive du Maroc et il est conditionné sous la forme d'ovules ou de savonnettes. Ce qui lui donne une forme marketing différente des autres. Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, la part de produits fortement dosés à plus de 20 % de THC, uniquement disponible pour les données de 2005, est estimée à 5,2 % pour les herbes et 3,4 % pour les résines. Selon un enquêteur, « des filières de trafic de résine de cannabis tendent à se multiplier en raison de la proximité avec l'Espagne. » Des filières dont les principaux acteurs ont tendance à faire partie de la même famille. C'était le cas pour la drogue importée par la filière Benyamina.

http://www.ladepeche.fr - 29 janvier 2009

« T'en veux, j'en ai de la bonne et pas chère », lance une silhouette de faction sur la place. A deux pas, c'est à peu près la même invite qui retentit dans la pénombre d'un pas-de-porte : « On peut faire affaire, la mienne est extra ».

Arnaud-Bernard 22 heures, un jour de semaine comme un autre. Le lieu est réputé pour son trafic de cannabis, de shit ou de chichon, et accessoirement de cigarettes de contrebande. Je m'arrête au troisième vendeur. Un jeune, plutôt sympa. Il vient vers moi et me propose une barrette pour 40 € : « Trop cher ». Il accepte de baisser à 30 €. Je négocie encore le prix : « Je te la laisse à 20 €, elle est extra, elle vient du Maroc, c'est la meilleure », promet-il en bon commerçant ; Je lui explique que je n'ai pas d'espèces sur moi et que je peux revenir le lendemain pour conclure l'affaire. Il est d'accord et me donne rendez-vous dans une laverie de la place. Ultime précaution : « Tu n'es pas flic ou avocate ? De toute façon, je ne risque rien. Ici, c'est une habitude. On arrête les passants pour une petite dose », dit-il en s'éloignant.

Je passe mon chemin. Un autre dealer m'arrête. Nettement moins fair-play devant mon refus de lui payer 40 € pour une barrette. « Si t'en veux pas, tant pis, il y en aura toujours pour l'acheter ». Je le calme et lui dis de revoir un peu son prix. Il consent à descendre sa barrette, « de la bombe », à 30 €. « Tant que je ne l'aurai pas fumée, je ne peux pas savoir si c'est vraiment de la bonne… ». Ma réflexion l'a vexé. Il me donne tout de même rendez-vous pour le lendemain sous cette porte cochère pour conclure. J'aurai encore pu encore marchander avec deux autres vendeurs de la place. Toujours au même tarif de départ. Vous avez dit substance illégale et interdite ?…

http://www.ladepeche.fr  - 29 janvier 2009

Place du Pont, vendre une barrette de shit coûte 8 mois de prison ferme

Publié dimanche 5 novembre 2006