PREFACES
Avant-Propos
Pourquoi un livre sur l’histoire locale ?
Aujourd’hui, il existe peu d’ouvrages relatant l’histoire de la ville de Saint-Égrève dont certains ne sont peut-être même pas connus du grand public[1]. Les deux derniers sont « Saint-Égrève en 1900 » (136 pages), et « Saint-Égrève, d’une rive à l’autre de l’Isère – Le bac de Rolandière » (48 pages). Ils ont été publiés en novembre 2008 et décembre 2010 par l’Association « Histoire et Patrimoine Vence-Neyron-Cornillon ».
Bien-sûr, il n’est pas possible de parler de tout en un seul ouvrage car, comme on peut le comprendre, l’histoire de Saint-Égrève est riche en évènements historiques de toutes sortes. Ce premier tome s’intéressera à quelques aspects de la vie d’autrefois, tout en présentant la façon dont Saint-Égrève a évolué au fil des siècles. Le village de Proveysieux est tout aussi intéressant du point de vue historique et peu de personnes connaissent bien son histoire, hormis bien-sûr les « anciens ».
Le choix de la couverture, reproduisant entre autre une photographie de l’église de Proveysieux et une photographie du quartier de la Monta a une double signification.
La première parce que l’expansion de Saint-Égrève a démarré à partir de deux quartiers : La Monta et Saint-Robert.
En 1900, Saint-Égrève, c’est essentiellement deux gros hameaux : La Monta et Saint Robert, même si d’autres existent comme le Muret, ou les Moutonnées…
Les quartiers La Monta, Saint Robert, Cuvilleux et le Muret sont à l'origine de la création de la ville. Les quartiers Champaviotte, Fiancey, Visancourt, Prédieu, Barnave, les Moutonnées, Rochepleine, le pont de Vence et les Charmettes sont plus récents. Le quartier de la Monta est le plus ancien de Saint-Égrève. Il est légèrement plus élevé par rapport à la plaine afin d'échapper aux crues de l'Isère. C'est ici que s'est constitué le premier foyer humain qui allait donner naissance à la ville. C'est ici que fût érigée une église vers le milieu du XIème Siècle. C’était à une époque durant laquelle le clergé avait une certaine influence… Pour donner de la valeur à l’église de la Monta, l'évêque de Grenoble la dota d’une relique à valeur curative : celle du saint évêque du Puy-en-Velay mort en 602, Sanctus Agripanus. Au fil des années, son nom évolua : Sanctus Agripanus devint Saint Agripan, puis Saint Agrève, pour finalement devenir Saint Égrève.
C'est au XIème Siècle également que se constitue une petite communauté humaine autour du prieuré de Saint Robert qui allait devenir bien plus tard l'actuel Hôpital de Saint-Égrève.
Entre ces hameaux, ce ne sont que d’immenses espaces vides. Le paysage présente de très nombreux treillages (vignes), et entre eux, on cultive pour ne perdre aucune surface de terre. À la place de la Thomson (actuellement E2V), des vignes qui appartenaient à un certain Bonnard, on tirait un excellent vin. Au total, les 300 ha de vignes de Saint-Égrève produisaient quelques 3.000 hectolitres de vin.
La seconde signification tient au fait que pour monter à Proveysieux, on passe nécessairement par la Monta.
Pourquoi parler également de Proveysieux ?
Tout simplement parce que Proveysieux, et tous les hameaux qui s’y rattachent, ont participé, d’une façon ou d’une autre, au développement de Saint-Égrève, que ce soit du point de vue industriel (notamment avec l’exploitation de la terre réfractaire de Pomarey), artistique (avec la colonie artistique, étroitement liée à l’auberge « Aux Granzgousiers » située dans le hameau de Chourretière, à Proveysieux), agricole ou du point de vue militaire (avec la formation de la Compagnie Stéphane durant la dernière Guerre).
Et ensuite, parce que j’ai découvert et appris à aimer, dès l’année 2000, cette commune étendue sur plusieurs hameaux et rattachée à la Ville de Saint-Égrève, cela à l’occasion de mes tournées de facteur. Proveysieux n’est pas un village comme un autre. J’ai été rapidement séduit par l’atmosphère [2] et l’ambiance si particulière de ce petit monde fermé. C’est pour cette raison que j’ai plaisir à discuter avec les gens du pays, parler du passé avec eux et comprendre comment les années ont pu changer ce passé, parfois douloureux. Je ressens à chaque fois une certaine nostalgie comme si j’avais pu être un enfant du pays…
Sans doute, l’historien trouvera-t-il quelques erreurs dans mes propos ou dans mes chiffres ? Qu’il ne m’en tienne pas trop rigueur et veuille bien m’en excuser… Au moins aurais-je essayé de laisser un témoignage sur le passé de Saint-Égrève et de Proveysieux. Et si les recherches que j’ai entreprises dans des dizaines de livres, de documents, si tout ce travail de recherche auquel je me suis livré seul vous semble de quelques intérêts, je n’aurai certes pas perdu mon temps.
En fait, un livre ne s’écrit jamais vraiment seul, surtout un livre qui retrace un passé avec nombre de témoignages. J’adresse donc mes remerciements à toutes ces personnes qui ont bien voulu me consacrer un peu de leur temps pour relater un passé, quelque peu lointain pour certains, ou pour m’avoir confié photos ou documents anciens. Merci à toutes ces personnes qui ont cru en moi.
Jean-Michel Diébolt
[1] HISTOIRE DE SAINT-ÉGRÈVE – essai anonyme – février 1973, 40 pages ; SAINT-ÉGRÈVE AU XVIIIème SIÈCLE, de Yorick Pelletant, Étude Démographique de 1684 à 1792, TER Histoire 1989-1990 – Université des Sciences Sociales de Grenoble II. 132 pages ; DU PRIEURÉ DE SAINT-ROBERT À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE DÉPARTEMENTAL DE SAINT-ÉGRÈVE – Esquisse historique. de René Malevergne, Thèse présentée à la Faculté de Médecine et de Pharmacie soutenue le 16 octobre 1968, 92 pages ; ÉTUDE D’UNE COMMUNE DE BANLIEUE : SAINT-ÉGRÈVE, de Ida Dinten, C.C. 35, Institut Géographique alpine de Grenoble ; LE NERON – de Claude Simon – Auteur-Éditeur – mai 2002 – 352 pages.
[2] Aristide Briant, pour donner une définition à son pays, avait dit un jour : « La France, Messieurs, c’est d’abord une atmosphère. » Il en est de même à Proveysieux.
Je veux saluer d'abord l'initiative de Jean Michel DIEBOLT, pour sa volonté de nous faire connaître l'histoire de Saint-Égrève et de Proveysieux. Il s'agit d'une tache ambitieuse tant il faut faire le tri entre la grande Histoire qui ont modifié la vie des habitants ou structuré ces communes et les décisions relevant de l'aménagement plus modeste. Bien entendu, l'ensemble de ces événements ne nous laissent pas insensibles de la même manière selon notre implication ou notre proximité et ils nous touchent de toute façon par notre appartenance à un territoire avec ses réussites et ses échecs.
Ce travail de documentation et de recherches historiques que fait Jean Michel Diébolt a un vrai sens, celui de nous faire comprendre l'histoire et l'évolution de ces communes.
Cette démarche se situe ainsi dans le prolongement de la publication des ouvrages de l'association "Histoire et patrimoine Vence Neyron Cornillon" avec Saint-Égrève en 1900 et Le bac de Rolandière.
Cette histoire aussi est concernée sans aucun doute par les décisions du conseil général - qui a fortement augmenté ces dernières années ses compétences - sur des dossiers que j'ai portés et qui participent incontestablement au développement social et économique.
L'ouverture du pont barrage sur l'Isère à la circulation, le 13 décembre 2010 amène une nouvelle organisation entre les deux rives tant que sur les services de secours et de
sécurité que sur la vie des habitants.
le nouveau collège Barnave apporte des conditions pédagogiques de qualité et permet aux collégiens de se situer dans ce XXIème siècle.
L'extension réhabilitation du foyer départemental est une avancée considérable pour les enfants et désormais pour la première fois ils ont dans des conditions leur apportant le réconfort nécessaire à leur situation familiale. Il reste à trouver une affectation au bâtiment historique.
Le centre hospitalier de Saint-Égrève que je préside depuis dix ans, est en profonde mutation. Son nouvel intitulé est le Centre Hospitalier Alpes-Isère. Il veut ainsi montrer son changement et l'inauguration en septembre 2010, de nouvelles unités préfigurent un cap nouveau.
Autant de sujets qui seront dans les ouvrages d'histoire à venir, comme le tram qui doit faire son retour....
Pierre RIBEAUD
Conseiller général du canton de Saint-Égrève
Sans voir dans le passé l’âge d’or de nos villages dauphinois, c’est quand même en regardant ce qu’onT fait nos aïeux que l’on prend pleinement conscience et connaissance de notre patrimoine.
Au travers de ce qu’ils nous ont laissé, les anciens, à l’existence rude et laborieuse, ont marqué de leur empreinte la vie et l’histoire de nos communes de Saint-Égrève et de Proveyzieux, si intrinsèquement liées.
Ce passé, si riche, qui a façonné plusieurs générations avant nous, ne nous laisse pas indifférents, en un temps où la modernité et la technologie triomphent et où tout va très vite dans notre société agitée et fiévreuse.
Qu’il me soit permis de remercier l’auteur, Jean-Michel Diébolt, qui a le mérite d’avoir entrepris un travail titanesque de recherches, nous offrant ainsi, renseignements et documents.
La petite histoire, les anecdotes, côtoient l’Histoire.
La rigueur n’est peut-être pas toujours de mise, ce que, d’ailleurs, Jean-Michel Diébolt reconnaît avec humilité dans son avant-propos.
Les témoignages sont un atout supplémentaire, et les illustrations, un gage d’authenticité.
Que chacun puisse trouver refuge et se ressourcer dans cet ouvrage qui nous fait remonter le temps, mais nous parle aussi d’une époque plus récente, et même d’événements présents.
En feuilletant ces pages, que chacun puisse retrouver des souvenances ou simplement découvrir nos contrées privilégiées, car, ce livre, est aussi une invitation au voyage dans ce petit coin du Dauphiné où il fait bon vivre.
« Les lieux où nous n’avons ni aimé, ni souffert, ne laissent pas de trace dans notre souvenir ». Pierre Loti
Christiane RAFFIN
Maire de Proveysieux